mardi 9 octobre 2007

Dominique 1/2


Dominique A Sur nos forces motrices

Un album live, quelle drôle d’idée. Un héritage du passé, une facilité, un truc pour remplir une case, des attentes, finir un contrat ? Dans de rares cas, ça se justifie vraiment. Avec Dominique A par exemple : chaque tournée le voit partir avec un groupe bouleversé, un répertoire changé. Pour celle de Tout sera comme avant, il s’était ingénié à reconstruire ses morceaux, gardant les mélodies vocales pour bâtir autour des arrangements soufflants (avec les cuivres de Daniel Paboeuf et beaucoup de percussions). C’était un assez fabuleux numéro de voltige – je me souviens d’un Olympia en apesanteur.
Après un DVD live en solo aux Bouffes du Nord (gorgé d’inédits sonores), voici donc Sur nos forces motrices, immortalisation de la tournée de L’Horizon et de son groupe actuel (le précédent renforcé par Olivier Mellano). Avec quelqu’un d’aussi exigeant que Dominique, le disque ne peut se contenter de refléter de manière brute une seule prestation. Quatre concerts ont ainsi été enregistrés, analysés, nettoyés de l’interaction avec le public. « Souvent de très bons concerts font de très mauvais enregistrements. Parce que le public capte surtout le côté physique, la musique passant au second plan », écrit-il dans la plaquette de présentation de Sur nos forces motrices. Un parti pris assez radical qui nuit peut-être à la version du “Courage des oiseaux". Sur les concerts de cette tournée que j’ai vus, “Le Courage… " était transformé en lame de fond, un tube assez dansant. Au milieu du morceau, le groupe avait instauré un break, un crescendo qui pendant deux minutes provoquait une sorte de gentille hystérie. Dans le magazine KR Homestudio, Dominique explique avoir écourté la version de Sur nos forces motrices via un montage parce que «musicalement ça n’avait aucun intérêt ». Personnellement, je déplore un peu que ce qui a été le sommet des concerts devienne sur disque un truc qui file trop vite, sacrifié à la musicalité. Mais le raisonnement de Dominique se justifie aussi (et il fait ce qu’il veut avec ses disques).A part ça, tout le reste est admirable, du “Commerce de l’eau“ à “Tout sera comme avant”, de “L’Amour” à “L’Horizon”.


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