Quelques vidéos pour égayer tout ça. D'abord, un film publicitaire réalisé par Delphine Gleize plutôt rigolo. Ensuite, un extrait de Comment réussir quand on est con et pleurnichard, film réalisé par Michel Audiard dont Rochefort parle dans le spectacle et enfin un extrait de concert de Vincent Delerm avec ledit Jean chantant "Félicie aussi".
mercredi 31 octobre 2007
Monsieur Jean
Quelques vidéos pour égayer tout ça. D'abord, un film publicitaire réalisé par Delphine Gleize plutôt rigolo. Ensuite, un extrait de Comment réussir quand on est con et pleurnichard, film réalisé par Michel Audiard dont Rochefort parle dans le spectacle et enfin un extrait de concert de Vincent Delerm avec ledit Jean chantant "Félicie aussi".
21st Century Boys (2)
Je n'en sais toujours rien. Juste un indice : en feuilletant rapidement, j'ai aperçu beaucoup de personnages croisés (certains morts) - ça sent l'overdose de flashbacks. Ce qui ne choquera personne : arrivés là, tous les lecteurs sont blindés niveau sauts temporels, etc.
mardi 30 octobre 2007
Libertines et Bloc Party
C'est une coutume que seuls les groupes anglais perpétuent : lâcher des singles inédits comme ça, des singles qui n'annoncent pas un futur album, qui ne proposent rien que quatre nouvelles minutes. Ainsi, en va-t-il d'une de mes chansons préférées des Libertines, "Don't Look Back Into Sun" qu'on retrouve d'ailleurs sur le best of superflu des Libertines (car compilant simplement les deux albums), opportunément en magasin ces jours-ci. Il y a deux ans Rough Trade préparait d'ailleurs un DVD des Libertines qui me semble avoir définitivement rejoint les limbes(alors que certains échantillons mettaient presque les larmes aux yeux... je suis trop sensible et j'ai adoré les Libertines, pour moi le groupe anglais parfait des dix dernières années). Imaginez un double album des Libertines rempli de versions inédites, de démos, ça aurait eu dela gueule...
Bref, voici le nouveau single de Bloc Party, très dance, usant des effets sonores (déformation de la voix) prisés dans l'entreprise Britney Spears (je suis en train de l'écouter, de la pop génétiquement modifiée qui me donne envie d'écouter Nick Drake ou Johnny Cash tellement ça n'a pas d'apparence humaine). "Flux", donc : claviers rétro, trame héroïque, clip nostalgico-ringard à base de monstres japonais à la "Spectroman". Un pari raté sans doute. On ne pourra pas reprocher à Bloc Party de ne pas réserver de surprises...
vendredi 26 octobre 2007
The Hives en noir, blanc et en interview
Pas très grave. Dès la première écoute, j’ai senti que les Suédois, loués par l’Amérique d’Outkast (André 3000 aurait composé “Hey Ya” en sortant d’un de leurs concerts) et de Timbaland, avaient (consciemment ou non) pris en compte cet intérêt. Quelques morceaux de The Black And White Album sentent le faux punk rock à la MTV – ce qui est plutôt honteux pour un groupe comme The Hives qui représentait jusque-là une sorte d’orthodoxie garage’n’roll – mais on retrouve aussi cette propension à pondre des hymnes débiles et jouissifs (le single “Tick Tick Boom”), donc on passe l’éponge. On notera la présence d’un autre fan bling bling, Pharrell Williams, qui produit deux titres, dont le discoïde et sympathique “T.H.E. H.I.V.E.S“ Comme m’a dit un des deux guitaristes en partant se faire photographier avec le reste de la troupe, « tu verras, c’est un album à écouter en buvant des bières ». (Il était dix heures du matin et lui était à l'Evian comme le reste du groupe)
Passons maintenant à l’interview avec Pelle Almqvist, chanteur à la bonne bouille, et Chris Dangerous, batteur moins fou que la moyenne. Les deux sont couchés SUR le lit et m’invitent à les rejoindre pour que mon micro capte mieux. C’est parti.
Je viens d’écouter le morceau disco produit par Pharrell… Un moyen de toucher un autre public ?
Pelle : C’était très amusant à faire. Nous avions décidé avant d’enregistrer cet album que nous nous permettrions d’aller dans toutes les directions qui nous attiraient. Et donc un peu dans le disco. Il y a assez de rock sur ce disque de toute façon. Et nous n’avons pas le devoir vis-à-vis de nos fans de rester les mêmes. Ou alors on serait les mêmes depuis 1993 et personne ne s’amuserait.
Chris : Nous voulions nous détacher des genres. Ce morceau est un peu comme “Miss You” des Stones, ça reste une belle chanson. Et puis ce n’est pas comme si on avait enregistré avec les Bee Gees ! Non, nous n’avons pas pensé à faire ça pour toucher un nouveau public : nous avons toujours considéré que notre musique était pour tous.
Travailler avec Pharell, c’était comment ?
Pelle : Très amusant et ça nous a aidés avec le reste. Depuis, on écrit plus… quitte à jeter plus vite nos idées à la poubelle. En même temps, le problème est différent, tout ce qu’on écrit est bon. On ne peut rien jeter car nous avons une très haute opinion de nous-mêmes ! (je ne peux pas restranscrire l’ironie de cette phrase, je confirme donc : il plaisante. Au moins à moitié)
Comment expliquez-vous cette fascination qu’exerce votre musique sur la scène hip hop américaine ?
Pelle : Ce n’est pas très surprenant, finalement. On a compris pourquoi : si tu joues un morceau hip hop à la guitare électrique et deux fois plus rapidement, ça sonne comme The Hives. Prends les riffs de Dr Dre ! Depuis longtemps, la plupart de nos idées de production viennent du hip hop.
Chris : Un point commun entre les prod’ hip hop et notre musique est sans doute la simplicité. On n’aime pas mettre beaucoup de choses dans notre musique, on préfère quatre ou cinq éléments. C’est comme ça qu’on apprécie les autres groupes de rock : Ramones, AC/DC.
Pelle : La musique est meilleure quand elle est minimale, qu’il y a peu d’ingrédients. Comme pour faire de meilleurs cookies.
L’idée centrale de The Hives reste le fun… (je sais, ce n'est pas une question)
Chris : oui, ce qui nous importe est de divertir les gens.
Pelle : C’est bien si tu peux glisser dans ton rock’n’roll des idées, de l’intelligence, mais le fun prime. Si tu fais juste des trucs intelligents, ça ne va pas fonctionner.
Appeler son album The Black And White Album, ce n’est qu’un gag ?
Pelle : Je ne sais pas. Beaucoup de choses qu’on fait semblent drôles aux gens de l’extérieur alors que, à nous, elles ne nous font pas rire. Ça peut sembler absurde ou ridicule, pourtant nous sommes totalement sérieux. Ce titre collait juste au disque parce qu’il n’y aucun compromis. Et puis c’est l’album dont la pochette est en noir et blanc…
Porter un costume, ça fait partie de l’identité de The Hives.
Chris : Ça fait aussi partie de notre préparation avant de monter sur scène : se changer et être prêt. C’est comme sortir de la cabine téléphonique en tenue de Superman. Nous nous sentons différents.
Pelle : On s’habille comme ça depuis tellement longtemps qu’on ne peut pas mettre des fringues normales.
Apparemment, vous kiffez grave la vibe avec Jack White ? (mais non, c’est pas la vraie question…) ?
Chris : oui, nous avons beaucoup de choses en commun avec les White Stripes.
Pelle : Déjà le dress-code et les sons de guitare. La première fois qu’on s’est rencontrés c’était évident qu’on avait plein de choses en commun. Comme si on se connaissait déjà. On a grandi tous dans une ville industrielle et on aime le rock’n’roll.
Et avec Maroon 5 avec qui vous allez partir en tournée ? (rappelons que Maroon 5 est un ramassis de nuisibles. Une vision de l’enfer ? Imaginez un "duo" de ces popeux chewing gum au goût écoeurant avec James Blunt l’infâme romantique à trois neurones)
Chris : Pour le dernier album, la tournée était trop facile. On montait sur scène et les gens nous applaudissaient. A nos débuts, on allait jouer dans n’importe quel endroit qui voulait bien de nous. On aime quand notre présence emmerde les gens : si à la fin du concert, tu as gagné 50 personnes à ta musique, c’est terrible. Maintenant, on va jouer dans des stades devant 50 000 personnes. Une chose amusante.
Vous avez signé avec une major du disque il y a trois ans, comment ça se passe ?
Pelle : Pour nous, même si on travaille avec une major, on s’amuse encore plus qu’avant.
Chris : oui, il n’y a pas de bullshit, ils veulent faire de l’argent, nous on veut sortir des disques.
Pelle : C’est une relation de travail, ils veulent vendre le plus de disques possible et on ne voit aucune objection à ça. En fait, sur un petit label, les choses sont encore plus compliquées. Il y a aussi des inconvénients, ils vont se consacrer à notre disque que quelques semaines avant de passer à autre chose, comme les Pussycat Dolls !
http://www.myspace.com/thehives
Ici, http://www.youtube.com/watch?v=tu4XawBelwg, enregistré pour la télévision suédoise, un medley de leurs chansons préférées des dernières années. Outre les leurs, celles de leurs potes (des Hellacopters ou des White Stripes), quelques surprises : un morceau de Saul Williams d’entrée, “Hey Ya” pas loin… Dix minutes terribles.
mercredi 24 octobre 2007
Paroles sans papiers
Un ouvrage qui prend le double risque d’être collectif et animé de bonnes intentions, ça sent souvent la catastrophe. Mais il y a la place pour des exceptions. Avec Paroles sans papiers, on ne peut pas rester de marbre et faire comme si c’était un livre comme les autres. D’ailleurs, à mon avis, il échappe à toute démarche critique… Initié par Alfred et David Chauvel, préfacé par Emmanuelle Béart avec une introduction édifiante de José Munoz (longtemps « sans papiers de luxe »), il s’articule autour d’une suite de témoignages de vraies personnes en détresse et donc sans papiers, originaires du Congo ou de Tchétchénie, mis en images par Mattotti, Gipi, Jouvray, Pedrosa, Kokor, Pierre Place, F.Peeters et Alfred. Grâce à cette idée simple mais efficace, ce livre militant nous met le nez sur des situations réelles et dramatiques, des vécus que, le cul dans son fauteuil, on a du mal à imaginer. Conçu comme un « manifeste pour une autre politique », ce livre tombe bien pour rappeler à ceux qui raisonnent déjà en terme de statistiques…
Ci-dessus, une page dessinée par Brüno contant la vie de Mariem, Sénégalaise de 32 ans et esclave des temps modernes.
99 F, hors promo
Acteur français le plus « bankable » + livre sulfureux écrit par un écrivain constamment à la mode + réalisateur au style « coup de poing dans les burnes »… La sortie de 99 f, le film, était un événement, tous les médias le prétendaient, Jean Dujardin et Frédéric Beigbeder étaient sur toutes les télés, Jan Kounen pas loin, on allait voir ce qu’on allait voir.
Hier, quelques semaines après cet ouragan médiatique, juste avant que 99 F ne soit plus à l’affiche de mon cinéma de quartier, je me suis payé la séance de 13 heures. En entrant, j’ai dit bonjour à l’assistance qui se limitait à une dame à lunettes (d’autres personnes sont arrivées plus tard mais je ne les ai pas saluées). Et puis le film, donc. N’ayant pas lu le livre, je ne parlerai donc pas de l’adaptation mais simplement de ce que j’ai vu : un film démonstratif sur la prise de conscience d’un publicitaire qui, au final, veut détruire le système qui l’a construit. Diantre, quel profondeur. Vampirisant le langage graphique de la publicité, Jan Kounen développe pendant deux heures une idée qu’un David Fincher avait exploitée le temps de la scène « Ikéa » de Fight Club et en faire un long clip vidéo (super, Vitalic en bande-son). Un clip portant un message : avec 10% de l’argent mis dans la pub, on pourrait faire baisser de moitié le nombre d’humains souffrant de la faim dans le monde… Si ce film voulait dénoncer, il est trop long et maladroit pour parvenir à son but. Combien d’argent d’ailleurs mis dans ce long-métrage déjà périmé ?
mardi 23 octobre 2007
Twin Peaks 2
lundi 22 octobre 2007
Joli clip
French Cowboy
Bref, le premier album de French Cowboy (où on retrouve dans des versions différentes certaines chansons de Dillinger Girl & Baby Face Nelson) est là, entre emprunt joyeusement anecdotique à Gainsbourg (“La Ballade de Baby Face Nelson) et ballade crève-cœur (“Happy As Can Be”), parfum western et “Hymne à la Baise”. Provoque une légère dépendance.
A écouter sur :
www.myspace.com/thefrenchcowboy
Autrement deux vidéos, l’une auto-filmée par Federico, la veille du premier concert de French Cowboy à l’occasion d’un festival de surf. Et l’autre, le premier épisode d’une série sur les Colocataires.
vendredi 19 octobre 2007
Le Mystère de Cloomber
Signalons que, dans la même collection des « classiques de l’aventure et du mystère », il y a du Stevenson, du Jules Verne, du Poe, entre autres narrateurs attirés par le noir.
jeudi 18 octobre 2007
Fear Of The Dark*
En dessous, la première version de la bande annonce, quand Dupuy et Berberian étaient encore impliqués dans le projet.
* j'essaye de rameuter les fans d'Iron Maiden, je sais, c'est grossier...
Robert Wyatt
J’ajouterai juste que, lorsque les oreilles sont fatiguées de trop de tension, de rythme ou d’électricité, cet album tombe bien. Les sonorités paisibles de ce faux opéra enregistré en famille qui contient sans doute parmi les chansons les plus « pop » de tout le répertoire de l’ex-Soft Machine ( la jolie reprise d’Anja Garbarek en guise d’introduction oreiller, un mignon duo avec Monica Vasconcelos ou “A Beautiful Place”) agissent comme un baume réparateur. Qui pourrait chanter la guerre ou Che Guevara avec autant de grâce et de liberté ? Il y a aussi la petite ritournelle jazzy “Be Serious”, plus des moments surprenants, une troisième partie qui nous emmène ailleurs, etc.
mercredi 17 octobre 2007
Biotope 2
http://bruno.thielleux.free.fr/blog/
On peut suivre les pérégrinations d’Appollo en Angola sur son blog (listé à côté mais je le remets) : http://appollogue.blogspot.com/
Ici, on peut savoir ce qu’en pense Li-an (mais il est ami avec les auteurs, faut lui faire confiance de manière mesurée) :
http://li.an.free.fr/blog/index.php?2007/09/15/343-biotope1-appollo-bruno-dargaud
Et ici, on peut lire en ligne l’excellent Outland, publié dans Métal Hurlant au début des années 80.
http://www.geocities.com/Area51/Nebula/8650/out1.html
mardi 16 octobre 2007
I'm Not There
Détaillons…
Le sujet s’appelle Bob Dylan (Robert Zimmerman dans la vraie vie) mais personne ne l’appelle comme ça dans le long (2h15) métrage de Todd Haynes. Le réalisateur de Velvet Goldmine et Far From Heaven a eu cette idée géniale : en partant du principe que Dylan avait eu plusieurs vies, il a créé sept personnages symbolisant chacun une de ses facettes. Racontant dans le dossier de presse comment il a bâti son scénario (avec Oren Moverman) au début des 00’s, il se souvient : « je réalisais à quel point ses changements humains et artistiques caractérisaient sa vie. Le seul moyen d’en rendre compte était d’utiliser le pouvoir de la fiction, de distiller sa vie et son travail en une mosaïque de Dylan et d’histoires différentes. Les sept personnages qui en ont finalement émergé me semblent englober les sujets et les motivations majeurs qui ont déterminé sa vie et son travail, même si la plupart puisent leur source dans les années 60 ».
Ceux qui ont croisé la route du vrai Dylan sont tous eux aussi rebaptisés, Joan Baez prend les traits d’Alice Fabian (Julianne Moore), Nico celle de Coco (Michelle Williams de Dawson), etc.
I’m Not There passe donc d’un Dylan rebaptisé à un autre dans un grand bordel poétique et imagé. Pour être plus précis le film débute de manière presque conventionnelle, enchaînant les faux témoignages (Kim Gordon en ancienne folkeuse) avant d'adopter une structure de plus en plus éclatée. Pour qui connaît la vie de Dylan (si ce n’est pas le cas, vous allez ramer), I’m Not There constitue un vrai jeu de piste avec la réalité et la fiction (beaucoup de répliques et dialogues sont ainsi de vraies citations millésimées). Un exercice intelligent qui finit tout de même (au bout de 2H15 de chassé-croisé) par laisser un sentiment très partagé…
Et vous croyez que j’allais oublier la musique ? Parce que si I’m Not There propose un plaisir brut, c’est bien par le biais de la trentaine de chansons signées Dylan qu'on y entend. Que ce soit les versions originales ou les nombreuses reprises commandées pour l’occasion à Sonic Youth, Antony and The Johnsons, Cat Power, Calexico… On retrouvera toutes ses covers sur la BO (sortie en novembre) à côté d’autres également inédites. Un casting infernal : Sufjan Stevens, Tom Verlaine, Karen O, Charlotte Gainsbourg (qui joue aussi dans le film), Mark Lanegan, Richie Havens (qu'on voit dans le film), Ramblin’ Jack Elliott. Même Eddie Vedder, le gentil gars de Pearl Jam risque d’être fréquentable. A noter que le disque proposera aussi “I’m Not There”, chanson de Dylan enregistrée avec The Band qu’on aurait dû trouver sur les Basement Tapes officielles mais qui n'eut pas droit à cette honneur. Allègrement piratée depuis, elle est considérée par certains spécialistes comme une de ses meilleures. Cette chanson, qui a astucieusement donné son titre au film (bien joué, Todd Haynes !) va enfin sortir de l’underground.
Sur la page myspace du film, quatre reprises à écouter dont celles de Sufjan Stevens, Cat Power, Jim Jones et Calexico.
Quelques vidéos pour patienter, vu que le film sortira le 5 décembre.
Déjà, la bande annonce officielle, un extrait du film et enfin un montage réalisé par un fan de VRAIES images de Dylan autour de la chanson “I’m Not There”.
lundi 15 octobre 2007
Gucci par Lynch
jeudi 11 octobre 2007
Black Kids
Voici un groupe qui se transmet comme un virus. Mardi dernier, la petite Anglaise Kate Nash citait Black Kids en premier de ses derniers coups de cœur. Surprise (pour moi, en tout cas) : sur leur myspace, quatre chansons à télécharger, quatre tubes indie-pop comme on n’en avait pas entendu depuis The Spinto Band avec notamment “I’m Not Gonna Teach Your Boyfriend How To Dance With You“ La voix du chanteur surfe un peu sur celle de Robert Smith jeune, on a droit à des mélodies, des chœurs, des gimmicks, un chorus de guitare. Il va falloir surveiller. Pour le moment, on peut se contenter de brailler à tue-tête.
Déjà, rdv sur :
BD express
Yoann-Trondheim Fennec
Trondheim qui s’était plus ou moins attaqué à tous les genres (polar, histoire moyen-âgeuse, heroic fantasy, etc.) n’avait pas encore donné dans le genre animalier. Si, si*. Dans une démarche anthropomorphique inverse à celle de Lapinot, il a scénarisé Fennec, dessiné par Yoann, soit les aventures d’un fennec qui lutte contre les serpents et toutes les espèces, occupées comme lui à survivre. Ces gags en demi-pages servis avec un humour souvent cruel, parfois avec des repliques à côté de la plaque (« ah oui ? et quoi comme malédiction ? – Euh, par exemple la commande à distance de votre télé ne marchera plus jamais », décalage facile et pas très efficace) rendent la chaîne alimentaire tout de même assez drôle.
* Non, non ?
Jules Feiffer
Winshluss & Cizo
Dan le sac vs Scroobius Pip
mercredi 10 octobre 2007
Mignola et Leiber
Il y avait eu dans le temps une première édition française chez Zenda, depuis longtemps épuisée, le livre est sorti il y a quelques semaines mais vaut toujours le coup…
Quand on pense à Mignola, c’est immédiatement son personnage fétiche, Hellboy, qui sort de la boîte. En 1991, trois avant de créer son enquêteur rouge comme l’enfer, le dessinateur a mis en images l’univers magique et burné du Cycle des épées signé Fritz Leiber. Considéré à juste titre comme un des godfathers de l’heroic fantasy, Leiber y anime deux personnages, le grand Fafhrd, guerrier aux allures de viking, et le plus malin Souricier Gris, voleur de profession. Fêtards un peu inconscients, ces deux-là se rencontrent à Lankhmar, une sacrée ville de brigands, avant de parcourir le monde ensemble, toujours prêts à se jeter dans l’aventure pour connaître l’ivresse et de nouvelles maîtresses. A la base, les récits de leurs aventures prennent la forme de bouquets de nouvelles publiées sur plusieurs décennies.
On comprend ce qui a botté le père de Helllboy dans cette adaptation (avec Howard Chaykin ici au scénario mais qui avait dessiné une précédente version dans les année 70) : le mélange entre noirceur et gaudriole, fantastique et tragi-comique. Il y a dans ce petit pavé, boosté par une nouvelle couverture, une variété de tons qui rend la lecture plaisante. Et puis le dessin de Mignola, grand metteur en scène d’ombres et de lumière.
mardi 9 octobre 2007
Dominique 1/2
Dominique A Sur nos forces motrices
Un album live, quelle drôle d’idée. Un héritage du passé, une facilité, un truc pour remplir une case, des attentes, finir un contrat ? Dans de rares cas, ça se justifie vraiment. Avec Dominique A par exemple : chaque tournée le voit partir avec un groupe bouleversé, un répertoire changé. Pour celle de Tout sera comme avant, il s’était ingénié à reconstruire ses morceaux, gardant les mélodies vocales pour bâtir autour des arrangements soufflants (avec les cuivres de Daniel Paboeuf et beaucoup de percussions). C’était un assez fabuleux numéro de voltige – je me souviens d’un Olympia en apesanteur.
Après un DVD live en solo aux Bouffes du Nord (gorgé d’inédits sonores), voici donc Sur nos forces motrices, immortalisation de la tournée de L’Horizon et de son groupe actuel (le précédent renforcé par Olivier Mellano). Avec quelqu’un d’aussi exigeant que Dominique, le disque ne peut se contenter de refléter de manière brute une seule prestation. Quatre concerts ont ainsi été enregistrés, analysés, nettoyés de l’interaction avec le public. « Souvent de très bons concerts font de très mauvais enregistrements. Parce que le public capte surtout le côté physique, la musique passant au second plan », écrit-il dans la plaquette de présentation de Sur nos forces motrices. Un parti pris assez radical qui nuit peut-être à la version du “Courage des oiseaux". Sur les concerts de cette tournée que j’ai vus, “Le Courage… " était transformé en lame de fond, un tube assez dansant. Au milieu du morceau, le groupe avait instauré un break, un crescendo qui pendant deux minutes provoquait une sorte de gentille hystérie. Dans le magazine KR Homestudio, Dominique explique avoir écourté la version de Sur nos forces motrices via un montage parce que «musicalement ça n’avait aucun intérêt ». Personnellement, je déplore un peu que ce qui a été le sommet des concerts devienne sur disque un truc qui file trop vite, sacrifié à la musicalité. Mais le raisonnement de Dominique se justifie aussi (et il fait ce qu’il veut avec ses disques).A part ça, tout le reste est admirable, du “Commerce de l’eau“ à “Tout sera comme avant”, de “L’Amour” à “L’Horizon”.
Dominique 2/2
dimanche 7 octobre 2007
Coming out
vendredi 5 octobre 2007
Jukebox : Dave Gahan
Voici le clip de "Kingdom", premier single de son deuxième album solo, Hourglass, beaucoup plus convaincant que le premier, très FM et insignifiant.
Sortie le 22 octobre, on en reparlera. Peut-être.
jeudi 4 octobre 2007
Patrick Neate : Twelve Bar Blues
Avec son nom emprunté à la trame harmonique la plus utilisée par les jazzmen, Twelve Bar Blues ne ment pas sur ce qu’il est : un hommage au jazz, à l’âme que saxophonistes, trompettistes, etc. ont transmis à des millions de pistes sonores. Le livre s’ouvre ainsi sur l’enfance de Lech Holden, cornettiste fictif à qui Neate prête un destin tragique et une amitié furtive avec Armstrong – pas l’homme sur la lune mais celui à la la trompette et à la voix... ah, cette voix, "We have all the time in the world for love..."
Rectificatif, Twelve Bar Blues démarre en Afrique, dans le Pays de la Lune sur les destins croisés et entremêlés de Zike, le chanteur à la voix envoûtante, et Mutela, sorcier. Arrivent ensuite et en alternance Lech, sa sœur, Tongo le chef de village et Mussa (autre sorcier), une anglaise « couleur café au lait » qui a arrêté de gagner sa vie comme call-girl, une chercheuse américaine, … Ces personnages ne se croisent rarement dans ce livre choral bien ficelé. Neate nous balade d’une époque à l’autre dans une quête de l’âme noire qui court sur deux siècles, et mêle humour et poésie. Neate, qui anime la soirée Book Slam (littérature, spoken word…) aurait pu y aller molo avec les métaphores mais son récit, au parfum d’un Bird éclaté, est assez enivrant. Et donne envie d’écouter des cuivres, de la soul, du blues...
mercredi 3 octobre 2007
Death Note, en vrai
mardi 2 octobre 2007
Fétichistes !
Le choix du Roman de Renart, illustré naguère par le grand Benjamin Rabier et déjà adapté en bd, est lui moins innocent. Ces fables animalères satiriques restent aussi réjouissantes que troublantes (à qui donner raison : Renart/Goupil ou Ysengrin ?) Bruno Heitz qui aime jouer avec l’imbécillité de ses personnages (pas tous non plus) s’en donne à cœur joie avec les larcins de Renart, la stupidité d’Ysengrin. Seul reproche : ce premier tome se lit trop rapidement.
lundi 1 octobre 2007
Chris Ware
Intellos, grinçants, les livres de Ware jouissent aussi d’une liberté formelle assez inouïe (d’où ce goût pour le format non calibré), héritée de l’aïeul Winstor Mc Kay. Double niveau de lecture, profusion de cases, agencement très spécial : Ware ne se refuse rien.
Après, il s’avère presque impossible pour les lecteurs de ne pas prendre de la distance par rapport à ce qu’il propose, cet alliage froid de virtuosité graphique et d’inhumanité. Je ne suis pas sûr, d’ailleurs, d’avoir fini Jimmy Corrigan (récompensé à Angoulême il y a quelques années). En revanche, j’avais achevé le numéro 16 d’Acme (et en anglais) – peut-être que trop d’un coup nuit à l’intensité du propos ?
Le travail de Ware reste cependant salutaire, un laboratoire qui ferait constamment portes ouvertes, une preuve parmi d’autres que le medium bande dessinée est loin d’être figé.
Les images ci-dessus sont copyright Delcourt/Chris Ware , of course.
Kate Nash
C’est la Lewis Hamilton de la pop anglaise : inconnue il y a quelques mois, elle a vendu plusieurs millions de son premier album. Kate Nash fait partie de la génération Lily Allen – myspace – blabla. Une fille de 20 ans qui ressemble à votre voisine de 20 ans, qui n’a pas sa langue dans sa poche (en même temps, je ne connais personne à qui c’est arrivé), règle ses histoires amoureuses à coup de chansons aussi venimeuses qu’entraînantes. Avant de revenir bientôt sur son cas («sortie » française début novembre), le clip de son premier tube, assez représentatif niveau entrain de ce qu’elle propose. Produit ou pas produit, sa musique sonne fraîche et je l’écoute en alternance avec le dernier PJ Harvey.