mardi 25 septembre 2007

PJ Harvey : White Chalk


C’était un beau moment de télévision, enfin, un de ces moments où on se demande ce qui se passe. La semaine dernière, PJ Harvey interprétait “Grow Grow Grow” chez Guillaume Durand, toute blême dans son habit victorien, une autoharp à la main. Une prestation qui impose le respect : elle ne triche pas, ne mégote pas sur la conviction, fait comme s’il n’y avait personne sur le plateau. D'ailleurs, il n'y a plus personne.
A la réécoute, White Chalk marque bien une rupture. Ses conflits limite oedipiens, ses regrets, ses doutes, ses chagrins (la perte de sa grand-mère ? de toute sa famille), elle les expose au piano, chantant d’une voix presque méconnaissable tant elle ose s’aventurer vers des notes courageuses de vulnérabilité. En résumé : pas de guitare électrique, des balades venteuses, écorchées, blafardes reposant sur des arrangements qui cachent leur sophistication derrière un aspect faussement lo-fi. Et puis une diva mal peignée, pas le genre Tori Amos (rapprochement trop facile) pour une demi-heure dramatique et bouleversante qu’il faut affronter muni d’un minimum d’optimisme.
Apparemment, lors des interviews, Polly Jean botte en touche et nie une vraie implication personnelle dans les paroles. Si c’est le cas, elle mérite un Oscar pour son rôle.


Deux petites vidéos, la première est la prestation chez Durand, l’autre un extrait d’un concert de Manchester où elle joue “The Devil”, la chanson qui ouvre White Chalk.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un moment de France2 qu'il ne fallait pas manquer !
Après avoir troqué sa guitare pour cet instrument résolument vintage ( et ce piano qu'elle dompte ma fois fort biendans l'almum ) , la prestation est de toute beauté . La vidéo est dispo sur Dime .
Quant au concert unique à paris le 16 nov prochain , dépêchez vous ...