mercredi 19 septembre 2007

Joe Henry (épisode 8)


Pour Scar (2001), Joe s’est constitué un groupe d’accompagnateurs de ouf malade. Entre autres, Me’shell Ndegeocello, le pianiste Brad Meldhau ou le guitariste Marc Ribot sont présents pour épicer et donner de la chair à ses chansons. Surtout, il y a le saxophoniste free Ornette Coleman qui surclasse tout le monde, ponctuant les morceaux dont celui d’ouverture “Richard Pryor Adresses A Tearful Nation”, de solos fragiles et poignants. L’album, qui contient d’ailleurs “Stop”, le tango qui deviendra chez Madonna “Don’t Tell Me”, se finit d’ailleurs par son sax en liberté.
Sur “Stop”, Henry m’a dit :
« Quand je l’ai écrite, je la trouvais stupide, non pas idiote mais inhabituellement simple par rapport à ce que j’écris normalement. J’étais presque embarrassé, je trouvais ce texte trop évident. Je ne savais pas quoi faire, j’ai fait écouter une version démo à ma femme, j’étais tellement gêné… “Est-ce que tu trouves cela bon ?”. Moi, je ne savais pas, je l’avais écrite même pas une heure auparavant. Ma femme me dit : “ne t’inquiète pas : quand tu crois être trop évident, crois-moi, tu ne l’es pas !”. Je ne suis pas sûr que c’était un compliment mais en tout cas, c’était instructif ! »

Par rapport au casting qu’il construit pour chacun de ses albums :
« Je trouve excitant, c’est comme être un directeur de film. Je suis excité par tel et tel acteur et je les fais jouer ensemble sans savoir pourquoi mais en pensant que cela va être intéressant. C’est la partie la plus excitante, tu prends la chanson comme base de ton travail et tu imagines tous les environnements sonores possibles ».

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