jeudi 5 juillet 2007

Les disques de l’été (énième) : Rufus Wainwright





On peut passer à côté de ce genre d’artiste, c'est facile. Parce qu’inscrit dans une tradition maintenant désuète, celle des songwriters classiques qui admirent plus Cole Porter ou Burt Bacharach que les Neptunes. Parce que désespérément frappé d’une mélancolie éternelle. Parce que ses textes veulent dire autre chose que « dance », « drink » ou « fuck » (ou alors, sous une autre manière, plus subtile). Non, je ne me fais pas réactionnaire ce matin, j’ai été simplement rappelé à mon devoir par la présence récurrente dans la playlist du dessinateur mélomane Li-an du Canadien Rufus Wainwright, fils de Loudon Wainwright III, frère de Martha. Je l’avais oublié. Pas complètement non plus mais son dernier album, Release The Stars, tournait autour de ma platine plutôt que dans mon lecteur.
Pourtant, quelle merveille : mélodies complexes, arrangements orchestraux dosés à la cuiller (et pas à la louche comme chez la plupart des artistes rock, textes intelligents (littéraires ?) et voix pleine de déliés, d’émotions. On remerciera Neil Tennant des Pet Shop Boys, venu soutenir Rufus, pour ce qui est l’album de la dernière chance. Attention, Rufus ne va pas arrêter de chanter mais s’il ne rencontre pas un minimum de succès il va sombrer.

Sur son myspace ou sur son site officiel, on peut entendre « Going To A Town », sorte de (magnifique) lettre de rupture à cette Amérique qui l’a conquis puis déçu.
http://www.myspace.com/rufuswainwright ou www.rufuswainwright.com/
La photo est tirée du livret, je n'ai pas pété un plomb...

6 commentaires:

Li-An a dit…

Bah, si on le voit si bien sur mon blog, c'est que c'est le dernier album que j'ai acheté et il restera là tant que la relève ne se fera pas :-) (si tu peux me conseiller un autre du même, je suis preneur).

Anonyme a dit…

J'ai un faible pour son tout premier qui s'appelle Rufus Wainwright avec notamment la ballade à faire pleurer (même les hommes qui sont hétéros :) )

Li-An a dit…

Tu as une vision des hommes hétéros intéressante...

Vincent Brunner a dit…

Ouh la la, je rigolais. J'adore également Mark Eitzel qui s'adresse aussi à un homme dans ses chansons d'amour.

Glorb a dit…

Semi découverte aux Eurocks en hmm 2000 (je connaissais déjà mais vaugement), ça a été une drole de surprise. J'avais une image de lui un peu romantique désuet, sur scène il est plutot impressionnant, il prend presque trop de place, pique les baguettes du batteur (ça ne se fait pas) pour faire un petit solo, fais des percussions, et surtout chante magnifiquement. Le tout devant très peu de gens, un vrai concert sympa. :)

Anonyme a dit…

Oui, indéniablement romantique. Rufus aux Eurockéennes, avec les odeurs de galettes merguez, il devait y avoir du contraste. ça me rappelle l'année dernière le Norvégien Teitur qui chantait ses chansons d'amour tristes, accompagné par l'école de musique de Belfort... avec les bourrins d'Enhancer en fond musical !